La traite négrière transatlantique et l’esclavage local qu’elle a entrainé ont laissé des traces profondes sur le territoire ouidahnien et dans la conscience collective des communautés qui l’habitent. Cet héritage, par divers mécanismes, a traversé le temps au point de paraitre aujourd’hui comme une richesse patrimoniale d’une grande valeur historique, culturelle, artistique et scientifique. L’Etat béninois, ses institutions et ses cadres, l’UNESCO, ses organes spécialisés et ses experts se sont longuement intéressés aux grands éléments et aux témoins monumentaux de cette époque. D’ailleurs le Gouvernement béninois, ces dernières années, a lancé un vaste chantier de restauration et de valorisation patrimoniale. Ouidah accueille dans ce cadre des projets importants comme la redéfinition de la Route de l’Esclave et la requalification des équipements qui l’aménagent. Cependant, aujourd’hui, dans la concurrence internationale des villes de traite négrière, la spécificité ouidahnienne en matière de patrimoine mémoriel réside fondamentalement dans l’ensemble des pratiques qui conservent, qui animent, qui revitalisent et qui transmettent les mémoires au point de créer et d’entretenir des survivances. Se mettre maintenant à collecter, à digitaliser et à diffuser ces aspects particuliers de la mémoire de la traite négrière à Ouidah constitue un accompagnement, un complément et un renforcement salutaire aux gros travaux du Gouvernement. C’est pourquoi, Afrique Décide et Ouidah Institut, avec l’expertise de Sylvestre EDJEKPOTO, doctorant travaillant depuis quatre ans sur les questions de mémoires et de survivances de la traite négrière à Ouidah, prennent l’initiative du présent projet qui programme les activités ci-après :